Communiqué publié par l’association
Eolien en mer et zone éolienne Bretagne Sud :
Suite à la réunion publique du 7 janvier 2025 à Lorient,
un moratoire s’impose
Comme la presse l’a souligné, la réunion dite de « concertation » sur le projet Pennavel organisée à Lorient le mardi 7 janvier, qui, comme les autres, n’a pas permis de véritable débat, a cependant souligné les inquiétudes sur le projet - et surtout pour les contribuables français et bretons qui seront appelés à payer les pots cassés : la fragilité financière de BayWa r.e., des choix techniques aventureux, des hypothèses de rentabilité économiques fantaisistes, l’ignorance des problématiques environnementales et les conflits d’usage spécifiquement liées à l’éolien flottant et à la taille des éoliennes etc…
Mais le Préfet l’a martelé : l’heure n’est plus à la remise en cause du projet et d’ailleurs RTE va déposer dans les prochains jours les demandes d’autorisation pour les travaux de raccordement.
C’est ignorer l’éléphant dans la pièce que constitue l’évolution de la demande électrique soulignée par nombre d’associations et d’institution (dont l’Académie des Sciences) dans la consultation sur la Programmation Energétique.
« Avec des besoins en électricité de 508 TWh en 2035, aucune capacité supplémentaire de production électrique ne serait alors nécessaire, la production actuelle étant suffisante ! Pourquoi, alors, envisager 200 TWh d’énergies renouvelables (EnR) supplémentaires ? » (Acad Sci, cahier d’acteur 37)
Une situation qu’avec bien d’autres PIEBîEM ne cesse de dénoncer : les très importants objectifs ENR ne sont pas cohérents avec une consommation qui a régressé et mettra du temps à croître dans les années à venir eu égard à la situation économique et financière du pays. Cette situation est donc porteuse d’un risque majeur d’investissements très coûteux et inutiles, au premier plan dans l’éolien en mer.
Nous mettons en garde contre un véritable cercle fatal qui existe déjà en Allemagne et se met en place en France. Les surproductions fatales intermittentes se font de plus en plus à perte, ce qui entraine un renchérissement du prix de l’électricité, une baisse de la demande et le départ des industries consommatrices, qui augmentent encore les périodes de production à perte. C’est le cercle fatal de la désindustrialisation du pays, d’un prix de l’énergie insupportable économiquement et socialement, de l’appauvrissement.
Dans la situation du pays, nous ne pouvons nous permettre ces investissements massifs inutiles (environ 130 milliards d’euros pour les 18GW éolien en mer d’ici 2035). PIEBîEM s’interroge sur un Etat semble-t-il sourd à la rationalité et technique et économiques mais sensible aux arguments fallacieux du lobby éolien.
Face aux réalités techniques et économiques l’Etat doit cesser le déni. C’est pourquoi PIEBÎEM réitère sa demande d’un moratoire sur l’ensemble des projets éolien en mer, et, dans le cas de Pennavel, un moratoire immédiat sur les travaux de raccordements.
PIEBîEM rappelle également son opposition à ce programme éolien en mer dévastateur pour nos paysages littoraux et leur riche biodiversité et l’identité marine de la Bretagne.