L'Europe sous électricité alternative

L'Europe sous électricité alternative

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 Lettre  ouverte de la Fédération Environnement Durable 
 aux Députés et aux Sénateurs 



La schizophrénie énergétique de l'Europe : entre greenwashing et réalités du terrain
Paris le 10/02/2025

L'article du Canard Enchaîné "L’Europe sous électricité alternative" 
du 5/02/2025 met en lumière l'hypocrisie de l'Europe en matière d'énergie. On nous serine à longueur de journée avec les vertus des énergies renouvelables, mais la réalité est têtue : éolien et solaire sont intermittents et ne peuvent assurer une production stable.


Nos dirigeants, pris en flagrant délit de schizophrénie, persistent dans leur fuite en avant. L'Allemagne, championne de l'éolien et du solaire, a fermé ses dernières centrales nucléaires, plongeant le pays dans le noir dès que le vent faiblit ou que le soleil boude.

Résultat : nos factures explosent, et l'Europe, au lieu de miser sur une énergie fiable et décarbonée comme le nucléaire, se tourne vers le gaz de schiste américain, une aberration écologique et géopolitique.

Pendant ce temps, on nous culpabilise  alors que ce sont les choix énergétiques absurdes de nos gouvernants qui nous mènent droit dans le mur.

Réveillons-nous !

Contact: 
Jean-Louis Butré
Président de la fédération Environnement Durable 
contact@environnementdurable.net 
 tel 06 80 99 38 08
  

évrier 2025

L’Europe sous électricité alternative

En matière d'énergies renouvelables, on ne compte plus les bons élèves en Europe. Mais les vents et le soleil restent capricieux et incontrôlables. La tempête souffle sur le marché européen de l'électricité vertueuse qui ne peut être stockée par batterie plus d'une heure ou deux. Des progrès sont nécessaires pour éviter de recourir à l'appoint des centrales thermiques

‍LES PIÈGES de la vertu...

En 2024, plus de 40 % de l'électricité produite en Europe - chiffre record ! - était propre, c'est-à-dire provenant de sources renouvelables (vent, soleil, hydraulique, biomasse, etc.). On ne compte plus les bons élèves, tels le Portugal (plus de 60 % d'électricité renouvelable), l'Allemagne (53 %) ou l'Espagne (50 %). Mais cette électricité vertueuse a un défaut : elle est capricieuse. Elle dépend d'éléments incontrôlables. Personne ne peut forcer le soleil à briller ni le vent à souffler. Or, comme on ne sait pas stocker l'énergie à grande échelle, les périodes d'abondance (où le prix du kilowatt est négatif) succèdent aux périodes de disette (où son prix est multiplié par dix). Une imprévisibilité qui provoque des tempêtes sur le marché européen de l'électricité, où tous les pays sont interconnectés.

Ainsi, en Allemagne, pays qui a fermé ses trois dernières centrales nucléaires en avril 2023, les premiers jours de novembre et de décembre ont été caractérisés par une absence totale de vent et un soleil en berne - les Allemands ont inventé un mot pour décrire cette situation : « Dunkelflaute » (« sombre marasme »). En conséquence de quoi il a manqué outre-Rhin jusqu'à 17 GW d'électricité - l'équivalent de la production de 15 réacteurs nucléaires. Le prix de l'électricité, établi à 80 euros le mégawattheure, en moyenne, y a explosé à 936 euros le 12 décembre, entraînant les autres tarifs européens dans son sillage. Inversement, l'Allemagne a connu, en 2024, dix-neuf jours de surproduction électrique (contre douze en 2023), provoquant plus de deux semaines de prix négatifs sur les marchés.

Et ça ne va pas s'arranger : quand les énergies renouvelables représentaient 5 % de la production d'électricité, il était facile de composer avec les caprices de la météo. À 50 % - voire, dans un proche avenir, 75 % ou plus -, ça devient plus ardu. « Il serait vital de développer le stockage de masse des excédents d'électricité pour les redistribuer quand on en manque, mais, hélas, on ne sait pas le faire », indique au « Canard » Dominique Jamme, le directeur général de la Commission de régulation de l'énergie. En Allemagne, les capacités de stockage correspondent à une heure et demie de consommation électrique du pays. Alors, faute de mieux, on y importe du gaz de schiste américain ou de l'électricité nucléaire française (qu'officiellement on exècre), et on fait tourner les vieilles centrales thermiques.

Et ce n'est pas fini : le gouvernement allemand vient d'adopter un plan de construction, d'ici à 2035, de centrales au gaz d'une capacité de 10,5 GW (l'équivalent d'une douzaine de réacteurs nucléaires).

Ce n'est qu'un début : la 3e programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE), en discussion au Parlement européen, prévoit un doublement de la consommation d'électricité d'ici à 2050. Le beau rêve d'une énergie 100 % propre et renouvelable n'est pas pour après-demain.

Hervé Martin

https://www.lecanardenchaine.fr/economie/50047-leurope-sous-electricite-alternative


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